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Les récits de Lou-Ann

Écrivaine à ses heures perdues, oubliée dans la campagne bretonne

L'appel d'Osira, Chapitre III

Publié le 27 Septembre 2016 par Lou-Ann Suignard in Romans

"L'appel d'Osira" est pour l'instant en cours d'écriture, chaque chapitre peut subir des changements même une fois publié. Et la sortie des chapitres ne sera pas régulière ( le temps de les écrire + année de BAC ) Merci de votre attention et bonne lecture. Des bisous!

Ma tête est lourde. J'entends beaucoup de bruits autour de moi me donnant mal au crâne. Taisez-vous et laissez-moi dormir!

- Détachez-moi vous entendez! C'est un ordre!

Je peux clairement discerner la voix de Meyla au dessus du brouhaha. "Détachez-moi"? J'ouvre violemment les yeux. Je suis la tête en bas ce qui est très désagréable, attaché par les pieds et les poignets à un gros bâton porté par deux Olicays. Toute la veille me revient en mémoire: l'orage, la chute sous les nuages, la longue marche, la nuit et l'attaque de ces êtres bizarres accompagnés d'Olicays. Quels bleus nous faisons. De vrais débutants. Ne pas penser à faire une ronde de nuit, il faut vraiment être bête. Et voilà où on en est. Pieds et poings liés à des bâton la tête en bas. Ridicule et pathétique. Je regarde tout autour de moi. Nous sommes dans ce qui ressemble à une ville dont les habitants sont ces êtres aux ailes noires et la peau mate. Les Olicays semblent être leurs esclaves. Je discerne derrière les maisons la grande montagne qui traverse les nuages. Elle n'est qu'à quelques pas d'ici. La chaleur est plus intense d'ailleurs.

- Je suis une princesse voyons! Lâchez-moi! Immédiatement!

Je me tord le cou pour regarder en avant. Meyla est dans la même posture que moi, et plus loin en avant je remarque Emeyrria et Lymn dans le même cas. Au fond je remarque un immense bâtiment, dont la porte est déjà grande alors que nous en sommes bien loin. Elle doit faire la hauteur de dix hommes sans doute. Un fluide rouge orangé coule de chaque côté et de nombreux feux servent d'éclairages. Cela doit être le palais de ce peuple si sombre. Je continue de contempler ce qui m'entoure. Pendant un cours instant, à travers l'espacement de deux maisons, je crois voir une mer rouge. J'ai dû rêver. À notre passage les êtres aux plumes dans le dos se retournent et chuchotent entre eux. D'autres rigolent. J'ai l'impression d'être à la place des cochons que l'on cuisaient au feu pour les festins. Et avec cette chaleur qui ne fait qu'augmenter je vais finir par rôtir. Le temps me semble long pour atteindre l'immense bâtiment qui ne fait que grossir. Et les moqueries incessantes de ces monstres commencent à m'agacer. Si seulement je pouvais me défaire de mes liens. Au moment où cette pensée traverse mon esprit j'entends un long hurlement qui ne m'est pas inconnu. Je me tord le cou et observe la scène: Emeyrria a pris l'apparence de son totem, et sous le poids imposant qu'elle fait désormais, les Olicays l'ont laissée tomber, ce qui lui a permis de se détacher.

- Ouais! Vas-y Em! Montres leur!

Meyla encourage notre amie qui se jette sur les premiers Olicays devant elle. L'énorme loup arrive à tuer deux de nos ennemis d'il y a deux ans. Je pensais qu'enfin nous allions pouvoir avoir notre revanche de la veille mais c'était sans compter les choses bizarres qui sont sorties du bâton d'un des êtres à la peau mate.

- Non!

Je hurle en observant s'écrouler inconsciente celle que j'aime. Je la revois reprendre sa forme habituelle.

- Démons…

Je grogne en leur lançant un regard noir de haine.

- Oui, nous sommes des démons.

Ricane celui qui a attaqué mon amie.

- Et il va falloir que tu m'explique par quelle magie ta camarade à réussi à ce transformer en loup.

Me postillonne-t-il dessus. Je laisse échapper un grognement sourd comme Emeyrria. Cela impressionne toujours les autres. Mais elle le fait bien mieux que moi et l'homme part en s'esclaffant de rire.

- Rattachez là et plus vite que ça! Le Baron ne va pas être content de notre retard.

Le reste du chemin se passe en silence. Meyla s'est tu et notre amie est toujours inconsciente. Nous entrons enfin dans le bâtiment par l'immense porte. Je jette des coups d'oeil partout. Je ne sais pas ce qui m'étonne le plus entre un démon qui joue avec une boule de feu ou le sol fait des mêmes flammes et celles de Yol. On nous laisse en plan au milieu du hall sous la garde de quelques Olicays. J'aimerais pouvoir me rapprocher de Emeyrria pour vérifier qu'elle va bien mais la façon dont on est attaché nous empêche tout mouvement. À peu près une heure plus tard le démon revient.

- Détachez-les des bâtons et mettez leur ça.

Ordonne-t-il en jetant au sol des chaines. Les Olicays sont clairement les esclaves des démons. Au moment où l'on s'occupe de moi j'en profite pour donner un violent coup de tête dans la capuche de notre ennemi. Celui-ci hurle en tombant en arrière. Leur point faible n'a pas changé. Le démon semble agacé et se positionne en face de moi. De son bâton il soulève mon visage pour m'obliger à le regarder dans les yeux.

- Tu semble un peu trop récalcitrant, toi. J'aimerais tellement te montrer ce que l'on fait au gens comme vous, tombés du ciel. Mais le Baron veut vous voir. Vous avez de la chance vous savez, le dernier gars tombé ne la pas eu. Et il a souffert. Ça date à force. C'était il y a dix-sept ans.

Dix-sept ans?!

- Tu as intérêt de te tenir à carreaux sinon tu va faire la connaissance de Hel, et croit moi ça fait longtemps qu'elle n'a pas mangé. Elle doit être affamée la pauvre.

Il tourne les talons en rigolant et s'approche de Emeyrria.

- Debout-toi!

S'écrie-t-il en lui donnant un coup de pied dans l'abdomen.

- Ne la touche pas!

Je gronde. Meyla profite de cet instant pour essayer d'aider notre camarade.

- Je croyais avoir dis de te tenir à carreaux? Je n'aime pas qu'on me désobéisse.

Je le dévisage avec haine.

- Oh j'aime ce regard. L'autre gars l'avait aussi quand je l'ai torturé.

- Quel autre gars?

Je demande intrigué.

- Ça t'intéresse? Si tu es sage, je te le dirais.

Je me sens bouillir à l'intérieur. Je jette un rapide coup d'oeil à Meyla et Emeyrria. Celle-ci a entrouvert les yeux mais semble en piteux état. Le démon marche d'un pas triomphal vers des escalier au fond du hall. Les Olicays nous pousse dans le dos. Nous suivons l'être abject à contre cœur. Nous montons de beaucoup escaliers, traversons de nombreux couloirs étroits ou immenses. Cet endroit est un vrai labyrinthe. J'ai un peu l'impressions d'être de retour dans la forteresse des Olicays dans le ciel sauf que celle-ci monte tandis que l'autre s'enfonçait dans les entrailles de la barrière de nuages. Et puis ici c'est bien plus luxueux. Finalement nous atteignons une salle qui pourrait égaler la salle du trône du palais de Erevy. Un être à la peau complètement brûlé est assis au fond de la pièce. Ses ailes ressemble à celle d'une chauve-souris et sont trouées de partout. Lorsqu'il se lève sa taille imposante fait trembler le sol. Le démon s'avance d'un pas triomphant vers le géant.

- Voilà les sans ailes, Baron.

Déclare le petit d'une voix victorieuse.

- Bien très bien. Tu as fait du bon travail Orkal.

- C'était un honneur, Baron.

- Des ennuis à déclarer?

- Oui mais quelque chose qui va vous intéressé.

- Oh? Vraiment?

- Oui.

Souri le démon aux ailes de plumes avec un air sadique affiché sur le visage.

- Amenez la!

Ordonne-t-il. Deux Olicays s'avancent en tirant Emeyrria en avant. Je m'apprête à les en empêcher mais le regard carnassier du démon m'arrête. "C'était il y a dix sept ans". C'est notre âge. Et la seule personne connu pour avoir sauté à l'époque de notre naissance est mon père, pour rejoindre dans la mort ma mère. Ce pourrait-il qu'il existe un lien?

- Qu'est-ce qu'elle a?

Demande de sa grosse voix le géant.

- Tout d'abord elle avait ceci avec elle.

Le démon tend le paquet qui devait être l'offrande au peuple de Haal. Le géant l'ouvre.

- Un bâton de mage? Que font-ils en possession de ça? Ils n'ont même pas d'ailes!

- Oui en effet et la deuxième chose c'est que celle-ci s'est transformée en loup.

- Elle s'est transformée?

- C'est cela.

- Étonnant.

- Mauvais jour, veuillez m'excusez du retard.

Le nouvel arrivant est un autre démon vécu d'une robe brune, ses ailes sont toutes petites mais mieux entretenues.

- Ah… Vous êtes là vous?

Soupire le démon prénommé Orkal.

- Oui je suis là. Vu que vous ne désirez pas attendre les Sages, il faut bien qu'un témoin soit là pour relater les évènements.

Orkal lève les yeux au ciel.

- Bref, je pensais que ces jeunes gens pourraient nous rapporter gros. Si ils ont tous ce talent de pouvoir se transformer nous pourrions les mettre à la Fosse et gagner beaucoup d'argent pour renfloué les caisses du palais, vous ne pensez pas?

La voix utilisée par Orkal et son frottement de mains n'annonce rien de bon.

- Mais ont-ils tous ce don?

- Vous n'allez quand même pas l'écouter, Baron?

S'insurge le démon aux petites ailes.

- C'est le chef des armées, il ne pense qu'à la guerre et à la souffrance! Déjà que les Olicays sont une honte à notre peuple, vous voulez maintenant envoyé des innocents à la Fosse simplement parce que vous ne savez pas gérer l'argent de nos cités?

- Vous n'êtes qu'un servant des Sages, vous n'avez pas de leçons à me donner.

Le démon aux petites ailes semble piqué au vif par la remarque du Baron.

- De plus les Dieux ne nous ont pas punis pour les Olicays. Et je suis sûr qu'Aldaraï aurait fait la même chose.

L'autre ne sait quoi répondre.

- Avez-vous tous ce don?

Demande férocement le Baron. Je dévisage Orkal. D'un regard il m'incite à répondre.

- Moi, Emeyrria et Meyla avons ce don.

Dis-je en désignant chacun de mes camarades.

- Moi aussi, même si je ne le contrôle pas très bien.

Avoue Lymn.

- C'est parfait! J'aime les journées où tout ce déroule à merveille! Emmène les à la Fosse Orkal, ils sont sous ta responsabilité.

- Avec grand plaisir, Baron. C'est un honneur.

L'autre démon semble offusqué et tourne les talons pour quitter la salle. Orkal s'approche de nous avec un sourire un peu trop grand à mon goût et déclare d'une voix rieur:

- J'espère que vous allez nous offrir un beau spectacle à la Fosse.

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